Le dernier grand type de restaurant, cette fois applicable uniquement aux pistes de ski, c’est le grand hangar ressemblant à une cantine de collège, avec sa lumière blanchâtre et ses ensembles de grandes tables et chaises en plastique froid. Avec ses distributeurs de café digne des stations-service, il nous rappelle nos road trips sur les autoroutes françaises, et avec son self-service, il nous rappelle les mauvais petits-déjeuners d’hôtel – souvent à raison.
On y trouve un peu de tout, on se compose un menu sans queue ni tête que l’on peine à faire tenir sur son plateau, et on déguste son chef-d’œuvre en se laissant engourdir par le brouhaha des voix, les coups répétés venus de la chaise derrière soi, qu’un enfant impatient de retourner sur sa luge fait basculer sans que ses parents n’y voient quelque chose à redire. Parfois, lorsqu’on est chanceux, on tombe sur un resto bien particulier, avec, en plus du self, un ou plusieurs petits stands auxquels un équipier polyvalent prépare, à la demande, un panini raclette, des brochettes de fruit ou tout autre régal dont l’établissement aura décidé de faire sa marque de fabrique.
Tous ces restaurants, à force de n’avoir rien de surprenant, sont des repères, des points de passage obligés lors de vacances en famille ou entre amis. L’homme étant un animal d’habitudes, il apprécie de savoir à l’avance ce qu’il va manger, quel jour, dans quel cadre. On peut tout de même s’interroger : est-ce de l’habitude ou de la prise d’otage ?
Quand on est sur une piste de ski, difficile de faire une étude de la concurrence pour choisir son restaurant : on ne parle pas de 5 minutes de marche entre les établissements. Et il y a parfois les potes en gueule de bois ou les enfants fatigués à prendre en compte. Quand on est en bord de mer, la contrainte vient de l’endroit où l’on a garé la voiture, de la quantité d’affaires que l’on a à trimballer, et de la vue que l’on peut avoir sur la mer (et sur ses serviettes restées sur la plage, on ne va quand même pas laisser sa place).
Credit photo : Landes Atlantique Sud