Cette pointe de déception que l’on a pu ressentir au sortir de certains bars en rooftop est certainement due, en partie, au fait que nous sommes Français et que nous correspondons bien au stéréotype du Français – jamais content et toujours blasé. Néanmoins, pour nous excuser, on peut aussi rappeler qu’un rooftop, c’est un lieu, une situation dans l’espace : ce n’est pas un concept. Or, à l’heure où de nombreux entrepreneurs de la restauration s’échinent à inventer des concepts novateurs et ambitieux, les rooftops ont souvent l’air de dire « profitez de la vue, c’est tout ce que vous aurez ».
Ça n’est plus assez : nous avons beau être Français, nous nous sommes mondialisés (ou américanisés, comme vous voudrez). Aujourd’hui, les gens ont bien plus envie de divertissement, d’activités, pas juste de boire des verres en grillant des cigarettes. Je dis que nous nous sommes américanisés car cela fait pour moi écho à la notion de « date » aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, un date est un moment important, que l’on prévoit et organise souvent en plusieurs étapes et plusieurs activités. Bowling, cours de danse ou de poterie, jeux d’arcades, café ou verre, repas, cinéma… On est loin du très pratiqué « On va boire un verre ? », et ses 2 ou 3 pintes de pils accompagnées d’une planche mixte et, si l’on est sur un grand jour, d’une assiette de frites.
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Aujourd’hui, comme on a déjà nos terrasses pour combler nos envies de simplicité, de verres entre potes à se raconter nos vies ou inventer celle des passants, on a des attentes différentes lorsqu’on va dans des lieux différents. On a envie d’y faire, boire, manger, voir et écouter des choses nouvelles, qui changent : on veut une EXPÉRIENCE. Du divertissement, de l’immersion, de l’imagination, y compris sur les toits de nos immeubles. Quelque chose qui vaille le coup et le coût.